•      Patrick quitte Puerto Williams au petit matin, le 27 janvier 2015. Il navigue sur le canal de Beagle en direction de l'ouest, qu'il laisse pour prendre un de ces petits canaux : Il passe à Caleta Olla le 29 janvier et à Brazo Noroeste le 31 janvier. (à suivre)

     

    NAVIGATION DANS LES CANAUX CHILIENS I


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    NAVIGATION AU CHILI

                                        cartes Chili Terre de Feu

     

    PUERTO WILLIAMS

     

             Les procédures de départ d'Argentine effectuées, cap sur PUERTO WILLIAMS au CHILI pour l'enregistrement de mon arrivée dans le pays auprès de l'ARMADA qui a toute autorité sur les canaux. Les formalités avec l’Armada sont plus longues qu’en Argentine mais les gens sont charmants et me donnent du señor capitán à tour de bras. Ça me ravit.

             Le village, 2200 habitants, le plus austral du monde, au Nord de l'ile NAVARINO, au bord du canal de BEAGLE, presque oublié, a les allures d'une ville pionnière du Far West Américain. Rien n'y est complètement fini. Les routes sont des pistes de terre battue. Les maisons basses, très basses, en bois ou recouvertes d'un bardage métallique coloré forment un contraste saisissant avec les construc-tions de l'ARMADA. Face à l'Argentine, PUERTO WILLIAMS est une base navale stratégique.

               

    NAVIGATION AU CHILI

     

     

    NAVIGATION AU CHILI

     

     

             En attendant l'arrivée des copains de l'ALEXEO et de l'ANNE CAROLINE, une météo favorable et le plein de carburant pour une autonomie totale jusqu'à PUERTO MONTT, je séjourne au CLUB NAVAL DE YATES MICALVI. Le MICALVI, un ancien transporteur allemand cédé au Chili en 1912, accueille en son sein, c'est à dire à son bar tous les équipages en route pour les canaux ou en revenant, ou pour l’Antarctique. Des années durant, ce navire réformé en 1962, à été le seul lien entre les points isolés de l'archipel chilien, se chargeant du courrier, de l'acheminement des passagers, du bétail, de matériels divers.

                              

    NAVIGATION AU CHILI

     

             Le blog s'arrête ici momentanément avant de m'enfoncer dans le dédale des canaux où je continuerai à contempler le monde en spectateur intéressé et bienveillant. La route, face à une météo contraire promet d'être longue, de 6 à 8 semaines sans contacts autres que ceux de l'ARMADA à qui je dois donner ma position tous les jours. Il y a aussi le téléphone satellite qui me permettra de rester en relation avec CHANTAL qui s'occupe du blog désormais et donnera quelques nouvelles.

     

    NAVIGATION AU CHILI

                   

                                        À BIENTÔT


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    LES QUARANTIÈMES RUGISSANTS

     

             23 heures, vendredi 17 décembre 2014, sous un ciel gris sans étoiles, la nuit s'installe pour quelques heures. Sous trinquette et moteur, j'attends la renverse de la marée pour franchir la vingtaine de miles du redouté détroit de LEMAIRE. Cinq heures plus tard ma vitesse augmente et le courant de flot me propulse hors du passage. Le vent est complètement tombé. Je décide de mouiller dans la BAHIA AGUIRE, à PUERTO ESPANOL, qui n'a de puerto que le nom —en fait une crique dans la baie— pour manger et dormir après 24 heures de veille (cf. la carte des escales sous le titre Bonne Année).

                            

    ÉPILOGUE DE LA NAVIGATION EN ARGENTINE

     

             La navigation dans les quarantièmes rugissants et les cinquantièmes hurlants échappe à tout ce que j'ai connu en Atlantique Nord, que ce soit en ISLANDE ou au GROENLAND, où le vent, la mer peuvent être très durs . Durs mais prévisibles. La côte Argentine concentre les extrêmes. Au Nord du 45e parallèle les vents de Nord-Est et Sud dominent. Au Sud, l’Ouest et le Sud-Ouest règnent en maître. Leur violence le dispute à leur rapidité. En 2 heures, la puissance est à son maximum, les 30 nœuds annoncés montent à 40, 50, voire 60 nœuds, levant une mer courte et dure dans laquelle le bateau cogne et souffre. Dans ces cas là, je fais le gros dos et mets à la cape. Avec la grand voile à 3 ris, la barre sous le vent et le moteur à 1500 tours, je maintiens CÉLÉPHAÏS trois-quarts à la lame, sans dérive. Une attente d'une quinzaine d'heures, voire d'avantage, pas trop inconfortables, qui me permettent de cuisiner et de dormir un peu. 

     

    AU SUD DU MONDE  

    USHUAIA 

             Deux jours avant Noël, le mouillage file dans les eaux de la baie d’ USHUAIA. Depuis le pont du bateau, heureux, émerveillé et pas peu fier, je contemple la ville la plus australe du monde, même si PUERTO WILLIAMS, la Chilienne, de l'autre côté du canal de BEAGLE est plus sud.

     

    ÉPILOGUE DE LA NAVIGATION EN ARGENTINE

     

             BUENOS AIRES, sa chaleur, les derniers préparatifs sont loin derrière. Loin la recherche des bidons pour le gazole, loin la fabrication des rouleaux pour les  400 mètres de cordage flottants pour les amarrages à terre. Petit à petit, j’ évacue la tension qui me tenaillait depuis MAR DEL PLATA.

     

    ÉPILOGUE DE LA NAVIGATION EN ARGENTINE

     

                         

             Mythique, fantasmée, idéalisée, USHUAIA rassemble tous ceux qu'attire le Grand Sud. Outre les navires de grande croisière plus ou moins luxueux mais très chers, de 6000 à 11000 euros le voyage de 10 jours en Antarctique, elle nous reçoit, nous aussi, les voileux de la terre entière en route vers nos rêves d'immensité, d'absolu.

             C'est aussi l'ultime escale pour compléter la cambuse en vue des semaines de navigation dans le labyrinthe de canaux.

     

                         

    ÉPILOGUE DE LA NAVIGATION EN ARGENTINE

     

     

    (c'est le premier texte, à lire donc en premier, la suite étant un deuxième texte : Navigation au Chili )

     






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