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    VALLE CALCHAQUIES


        Nous quittons Cachi pour Cafayate : Un peu plus de 170 km de piste sur la RN 40, le long du rio Calchaqui, qui a donné son nom à cette vallée.
        De hauts massifs montagneux, où s'accrochent encore des nuages, s'étagent dans les lointains, et la piste paraît bien grise. Puis elle s'éclaire sous le ciel devenu bleu. Surgissent deux lamas blanc dans un enclos.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite II)


        Des rochers rouge semblent barrer la piste, puis c'est un chaos de rocs. On découvre une barre rocheuse dont on devine bien la formation : on a son évolution sous les yeux. C'était probablement un mont dont la partie à droite et son extrémité gauche ont été érodées (vent et pluie). D'après ce que l'on comprend, il n'est resté du mont que la partie centrale, encadrée par ce roc dénudé assez dur. Tous les 5 km environ est signalé un téléphone, Patrick est allé voir.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite II)

     


        À partir d'Angastaco, la piste s'encastre dans la Quebrada de las Flechas. Il y a quinze ou vingt millions d'années, d'anciens blocs se sont soulevés. Les parties exposées au vent et à la pluie (toujours le même phénomène) ont été sculptées en aiguilles et en flèches.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite II)

     


        10 km plus loin, la formation géologique a façonné de grandes dalles, très colorées, plaquées les unes à côté des autres.
        De l'autre côté du rio Calchaqui se profilent les pentes rouge sombre de la sierra del León Muerto, que nous retrouverons bordant la Quebrada de las Conchas, quelques jours plus tard.


    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite II)


        Nous sommes à 25 km de Cafayate, le but de cette journée. La route goudronnée file entre les vignes plantées dans cette vallée d'altitude, autour de 1650 m. Des Jésuites, venant du Chili, les ont importées au début du 17e siècle. Nous croisons des cavaliers qui rentrent dans leur bodega, domaine viticole. Des vins très réputés, rouges, les malbec, cabernet-sauvignon, syrha, merlot sont produits dans ces grandes propriétés, ainsi que le blanc exclusivement argentin, le torrontés.

     

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    CACHI

    La route
               

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite I)


        De bon matin, ce jeudi 7 août, nous cherchons longuement la route pour Cachi. Nous finissons par comprendre qu'il n'y a pas de route directe depuis Salta et qu'il faut sortir par la RN 68 qui mène à Cafayate. Effectivement, au bout d'une quarantaine de km s'affiche sur la droite la direction de Cachi.
        Il a fait très beau jusqu'à présent, mais aujourd'hui une pluie fine s'est mise à tomber, qui se transforme très vite en brouillard. La piste est d'autant plus rude, que la visibilité est quasi nulle : pas plus de six mètres devant la voiture, et quasiment rien de part et d'autre. Les virages sont très serrés quand nous attaquons la montée de la cuesta del Obispo (côte de l'Évêque), toujours sans rien voir. Parfois, émergent du brouillard une vache, en train de paître (?) sur le bas-côté, des poules ... Il doit y avoir des fermes, des villages. À défaut d'habitations, nous apercevons un cimetière et de loin en loin nos premiers cactus candélabres, les cardones.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite I)



        Chemin faisant, le brouillard se lève peu à peu. Nous roulons momentanément sur une route recouverte de bitume. Nous nous arrêtons dans un champ de cactus cierges, où serpente un sentier planté de panneaux explicatifs malheureusement peu lisibles. Un coin de ciel bleu se dessine, puis se précise au-dessus des montagnes qui nous entourent.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite I)

       

        Aux tournants, succède un tronçon de route parfaitement rectiligne sur une vingtaine de km : le recta de Tin Tin. Il suivrait le tracé du chemin de l'Inca — Qhapac Ñan— probablement une voie secondaire qui se dirigeait vers le Chili, puisque l'axe principal de 6000 km relie la Colombie au nord de l'Argentine. Jusqu'à Salta, la RN 9, que nous prendrons plus tard dans notre périple, est parallèle à une partie de ce chemin royal. Depuis juin 2014, certains de ses vestiges archéologiques sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Mais revenons à nos moutons qui s'avèrent être ... un lama silhouetté sur un panneau de signalisation.
        À cinq km de Payogasta, une fascinante montagne nous barre la route : à l'arrière plan les hautes cimes dominent un relief tabulaire tourmenté. Au fur et à mesure que nous nous en rapprochons, les sommets s'effacent et seul paraît le relief tabulaire. C'est dans ce village de Payogasta que nous rencontrons la célèbre piste RN 40, qui traverse l'Argentine jusqu'à la Patagonie, et dont le panneau nous apprend que nous nous trouvons à 4505 km de l'extrémité sud du pays.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite I)


        La ville
        Les nuages plombant le ciel nous empêche d'apprécier pleinement la petite ville, ces rues pavées, ces trottoirs comme faits de plaques d'ardoises, si hauts qu'il y a souvent des marches pour y monter. On imagine les trombes d'eau qui doivent s'abattre sur la ville, à la saison des pluies, et dévaler ses rues en pente. Le rio Calchaqui surgit au bout de l'une d'elles; c'est déjà la campagne.
        Nous dînons dans un très bon restaurant dont je n'ai pas noté le nom, fascinée que j'étais par son très joli plafond en bois de cactus,  comme dans l'église, d'après le guide, à la pharmacie et chez le boucher nous dit le tavernier.
        Nous retournons à notre hôtel, El Cortijo, belle propriété ancienne et rénovée.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite I)


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    SALTA

          Partis de Buenos-Aires, le 5 août, nous atterrissons à Salta après 2h 1/4 de vol. Au volant d'une VW de location, nous partons à la recherche de l'hôtel « del Antiguo Convento », situé près du couvent de San Bernardo, non loin d'un mont portant le même nom.

      

           Le centre ville

         À pied nous parcourons quelques rues, se coupant à angle droit, comme dans toutes les villes argentines pour arriver sur la place du 9 juillet, plantée de beaux arbres visibles au-dessus de la palissade qui l'entoure.

           Installés dans un café en plein air, nous découvrons une de ces rues piétonnes dans laquelle se presse une foule dense, en cette fin de journée. Nous y déambulons à notre tour, non sans avoir aperçu le clocher de la cathédrale et admiré la tour du Cabildo, centre administatif, qui se dressent de part et d'autre de la place.

        Nous y reviendrons visiter le Musée d'Archéologie de haute montagne (MAAM) et ses trois célèbres momies d'enfants datant du 15e siècle — une seule est présentée— bien conservées par le froid sec du haut sommet (6740 m) où elles furent trouvées, il y a une quinzaine d'années. Ils avaient été drogués et enterrés vivants avec leurs vêtements à la suite de rituels inca.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE

            Nous y avons aussi parcouru les patios du Cabildo et jeté un coup d'œil sur les objets de la période coloniale. Et surtout, nous avons pu voir la place du haut de son long balcon couvert et la statue de Juan Antonio Âlvarez de Arenales, héros de la guerre d'indépendance et de la bataille de Salta

     

            La Bataille de Salta

        Des bandes de gauchos, auxquelles appartient Martin Miguel de Güemes, enfant de la ville, participent aux campagnes militaires contre les troupes royalistes espagnoles. Les troupes argentines du général Belgrano remportent la victoire à la bataille de Salta, le 20 février 1813. 

    Le 9 juillet 1816 : déclaration officielle de l'indépendance à Tucumán

     

           Les rues

          Dans toutes les villes de l'Argentine, les rues portent les noms de ces héros victorieux.

        À près de 1200m d'altitude, Salta surnommée « la linda », est effectivement une « belle » ville, où l'on peut voir des rues entières de bâtiments peu élevés datant plus ou moins de l'époque coloniale espagnole, des rues piétonnes ou non avec de nombreuses boutiques, des rues bordées d'arcades ... Celle qui mène à notre hôtel passe devant deux remarquables édifices, l'église de San Francisco — sa façade disparaît derrière une bâche aux couleurs d'un rouge flamboyant et son haut clocher, tout aussi rouge, se repère de loin — et le blanc couvent de San Bernardo orné d'une belle porte de bois scultpté. Ils ont été construits au moment de la fondation de la ville (16e siècle), puis ruinés et reconstruits.

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             Mont San Bernardo (1454 m)

         Nous y sommes montés avec le téléphérique. Des pelouses, des arbres et des cascades agrémentent son sommet. Il y a un restaurant et des échoppes de tapis tissés, de pulls, de bonnets ... Il fait très beau mais le temps n'est pas clair et de la brume voile les montagnes tout autour. Le panorama sur la ville est magnifique —tracé rectiligne des rues— et nous n'avons pas manqué d'identifier la rouge église de San Francisco et quelques autres édifices.

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          Au pied du mont, un grand parc, San Martin. On y remarque un portique à la mémoire des victimes de la dictature militaire (1976-1983), assorti d'un poème de Pablo Neruda. Chaque brique du revers porte un nom.

         En traversant le parc, un incroyable clocher bleu attire notre regard. Quelques fruits et friandises proposés sur des charrettes, et au bout d'une longue rue l'église de la Candelaria (Chandeleur).

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             La gare

            Le quartier de la gare s'est développé avec l'arrivée du chemin de fer au début du siècle dernier : appartements, commerces, bars, restaurants et boites de nuit ont été construits. Malgré la baisse du trafic ferroviaire le quartier est animé de jour comme de nuit. La rue Balcarce devient Paseo Balcarce et prend des allures champêtres. Les espaces sont aérés; des arbres sont couverts de fleurs roses; d'anciennes traverses de bois du chemin de fer sont incluses dans les trottoirs, tous les mètres.

           Nous voulions voir la gare de départ du train des nuages, même s'il ne circule plus. Il y a bien un bâtiment, un quai, des rails, de vieux wagons, un guichet pour les billets et quelques voyageurs assis.

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           Pendant que nous prenions des photos, un train composé de deux voitures est arrivé. Nous sommes partis déjeuner et nous avons rodé dans le coin, qui nous plaisait bien. Deux heures plus tard le train était toujours là. Finalement, nous l'avons vu partir avec de nombreux passagers et un chef de gare. Nous avons trouvé très mystérieux, que malgré l'absence d'horaire, les gens aient été prévenus que le train allait partir.

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    LA ROUTE DU TRAIN DES NUAGES

          Retardés, nous quittons Salta trop tard pour aller jusqu'à San Antonio de los Cobres et le fameux viaduc de la Polvorilla. Qu'importe nous voulons faire une partie de cette route 51. Elle passe par Campo Quijano, où nous faisons des courses pour compléter notre pique-nique, et débute par une piste de 50 km environ. Au bout d'une trentaine de km, premier choc avec le premier viaduc. Il est très impressionnant.

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          À partir de cet endroit, la piste, le rio Toro et la voie ferrée se côtoient ; l'ordre s'inversant quand la piste ou le chemin de fer franchit le rio sur un pont et change de côté. Nous savons que le train empruntait de nombreux tunnels et viaducs. Nous les guettons.

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           Une belle surprise nous attend au km 66 avec la gare de Chorillos désaffectée et conservée en l'état : pile de traverses, pompe à eau et deux wagons.

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        Nous traversons ensuite la Quebrada del Toro dans un décor magnifique de montagnes très colorées.

         Nous nous arrêtons pour le pique-nique à Santa Rosa de Tastil, célèbre pour sa petite église et les ruines d'un village pré-inca qui la dominent.

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            Nous roulons jusqu'au col d'Abra Blanca à plus de 4000 m, puis nous faisons demi-tour. Quand nous retrouvons la piste, nous cahotons derrière trois 4 x 4, qui soulèvent une telle poussière, que nous devons garder une certaine distance. Puis ils quittent la piste et descendent dans le lit du rio et nous aussi. Nous croisons quatre ou cinq fois le rio qui ziguezague et nous passons tous ses gués sans problème. Je craignais que nous ne puissions pas le franchir le dernier. Il aurait fallu revenir en arrière, perdant notre avance, car la nuit n'était plus très loin. Il fait déjà très sombre sur cette piste encaissée, où tout est gris, la piste, la végétation, les animaux ...

     

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