• CANAUX CHILIENS VIII

    RAPPORT DE MER SUITE AUX ÉVÉNEMENTS DU 15 FÉVRIER 2015 

     

             Je suis arrivé le 12 février 2015 à Punta Arenas. La capitainerie, en fait l'Armada de Chili qui gère le domaine maritime, me dit de m'amarrer le long du "Muelle Pratt ". Le môle est une estacade de 150 à 200 m de long où viennent s'amarrer tous les navires : pilotes, lamaneurs, pêcheurs, remorqueurs, cargos en tous genres et les voiliers de passage. Il n'existe aucune installation particulière pour les petits bateaux. Le stationnement se fait à couple des bateaux des lamaneurs, ce qui oblige à « déménager » fréquemment, de jour comme de nuit.

             Le 15 février, ordre nous est donné, aux lamaneurs et à moi de passer de l'autre côté du môle, sur son côté sud.

             17H 30, arrivée du SY ALEXEO 2, un 62 pieds Beneteau.

    Le capitaine d'un lamaneur ( ils sont 2 à opérer dans le port ), décide de me placer à couple d'ALEXEO 2. J’amarre CÉLÉPHAÏS 2 avec 2 pointes AV et AR en nylon de 20 mm de diamètre et 2 gardes en polyester de 16 mm. Le vent est de secteur Ouest Nord Ouest 15/20 nœuds. Nous sommes bien protégés. La consultation des fichiers Gribs confirme la tendance ainsi que l'Armada et le patron d'un lamaneur.

             A 21 H, l' équipage d'ALEXEO 2 et moi même partons diner au restaurant.

             A 23 H, au retour, je constate que CÉLÉPHAÏS 2 est le long du quai et cogne brutalement contre celui ci.

    L'explication m'a été donnée par le patron d'un lamaneur : à 22H le vent a viré brutalement au Sud Est à plus de 25 nœuds, levant une houle et un ressac violent dans cette partie du port. Les 2 gardes et la pointe AR se sont rompues. La pointe AV tenait toujours et maintenait mon bateau perpendiculaire à la coque d'ALEXEO 2. Les chocs répétés de mon étrave sur son avant ont arraché son balcon et occasionné une déchirure du polyester à la liaison de la coque et du pont. 

    Mon amarre de pointe s'est finallement rompue et CÉLÉPHAÏS aurait fait côte sans l'intervention courageuse d'un matelot du lamaneur qui, sautant à bord, réussit à lancer une amarre à quai où plusieurs marins de remorqueurs et de l'Armada l'ont amarré.

    Les chocs répétés contre le môle, provoqués par le ressac énorme ont enfoncé la coque et le pont sur 8m de long.

    J'ai quitté le môle pour prendre un mouillage dans une baie abritée, au Nord de Punta Arenas.