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CHRONIQUE CHILIENNE IV
— RÉGION XV : ARICA ET PARINACOTA—
ARICA
est la capitale de la XVe région, mais n’a pas toujours été chilienne. Avant la guerre du Pacifique (1879-1884) qui opposa le Pérou et la Bolivie au Chili, elle était péruvienne. Le Chili sortit vainqueur du conflit et gagna les territoires du Grand Nord. La Bolivie perdit ce qui devint la IIe région Antofagasta (et son accès à la mer). Le Pérou céda la contrée de Tarapaca et son port d’Iquique (théâtre d’une bataille navale), qui forma la Ière région du Chili. Arica, lieu de combats célèbres, depuis son rocher surplombant la mer, le Morro, devint la XVe région[1] Arica et Panicota.
Notre avion, en provenance, de Santiago s’est posé à l’aéroport international de Chacaluta. Nous avons survolé la cordillère des Andes, aux sommets enneigés. C’était très beau ! Notre voiture louée par Internet nous attendait : un pick-up 4 x 2, rouge vif. Le temps de faire les papiers (un certain temps !), de charger les valises (une valise et deux sacs), puis de chercher notre hôtel, la journée était très avancée.
La ville de « l’éternel printemps » faisait grise mine le lendemain de notre arrivée. Et nous aussi ! En plein désert et même pas beau ! Nous sommes montés sur le Morro, ce rocher de 140 m de haut, qui domine la ville et la côte du Pacifique. Quand le ciel est dégagé on peut voir le proche Pérou. Nous avons même visité le Musée militaire au sommet. Comment l’armée chilienne a attaqué et délogé les Péruviens, du Morro, je l’ai oublié. Mais ce fut très violent.
Le chemin de fer, Arica-La Paz, a été inauguré en 1912 et fermé en 2005. Vu (sur internet) le trajet effectué par une micheline transportant des touristes dans les dernières années du XXe siècle. La réouverture de la ligne est en pourparlers. Elle redonnerait à la Bolivie un accès à la mer. Mais les relations Chilie-Bolivie sont assez tendues. Tout le trafic (soja, minéraux et bois) entre les deux pays, est transporté par de monstrueux camions, qui encombrent la route Arica-Putre-Chungara (chapitre suivant).
Une ancienne douane construite par Gustave Eiffel vers 1874, les pièces détachées étant transportées par bateau, se dresse sur le front de mer, en face de la gare .
De même pour la Cathédrale Saint-Marc érigée sur la place, un peu plus haut, en 1876 (à l’emplacement de l’église précédente détruite par un temblement de terre suivi d’un tsunami) —je ne les signale pas à chaque fois, mais le Chili a connu, et connaît encore, de fréquents et violents tremblements de terre ; dernier en date, le séisme du 16 septembre 2015, de magnitude 8,3 enregistré à 20h (locale), au nord et autour de Santiago—
Patrick a fait les photos intérieures, en passant son appareil photo dans un petit bout de carreau cassé, car la cathédrale est fermée (comme l’ex-douane). Très fort !
Tout le trafic entre la Bolivie et le Chili aboutit au port qui stocke les containers en partance. Un petit port de pèche s’abrite derrière une digue. Le grand bâtiment blanc accueille les bureaux de l’Armada portuaire chilienne.
Les restaurants et nous
Les plus simples et très fréquentés « Schopgog » où un menu complet s’entasse dans un plat (frites, viande, poulet, saucisses, avocat ...), que fait glisser la bière. Il faut d’abord payer à la caisse, menu et boissons (pas simple quand on est étranger), rapporter à table le ticket que vient prendre la serveuse.
Le meilleur et le plus chic
Le Maracuyá, restaurant gastronomique, de poissons et de fruits de mer, sur une terrasse au-dessus du Pacifique. Nous avons fait deux séjours à Arica, avant d’aller à Putre et au retour. (prochaine destination)
[1] Les Régions ont été créées en 1974 sous le régime militaire de Pinochet. Elles comptaient douze régions de Taracapa (I) à Magallanes et Antarctique chilien (XII). Il n’y a pas de XIIIe région. En 2006 furent fondées deux nouvelles régions, la XIVe, qui s’insère entre la IXe et la Xe, et la XVe Arica et Panicota.