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CHRONIQUE CHILIENNE XII
— CHIU CHIU —
— La route et les panneaux —
Quittant Pica, nous retrouvons la Panaméricaine 5 en direction de Calama. En plein milieu, il y a un poste douanier. Iquique étant une zone franche, les voitures, les cars, les passagers et les bagages sont contrôlés. La Région II d’Antofagasta succède à la Région I de Tarapaca. Par la route 24 nous passons par Chuquicamata, et nous nous dirigeons vers Chiu Chiu, 30 km plus loin.
— Dimanche 30 août à Chiu Chiu —
Beaucoup de Chiliens viennent visiter son église San Francisco, une des plus anciennes du Chili. Fondée en 1611, elle est implantée sur un côté de la place centrale. Ses épais murs d’adobe chaulé se cachent derrière son enceinte, d’où émergent les deux clochers. Son plafond, comme ses portes, sont en bois de cactus, que des lanières de cuir de lama maintiennent assemblés. Sur son côté sud, quatre ou cinq modestes tombes, aux croix fleuries.
Nous entrons dans un petit restaurant, où nous déjeunons d’une inattendue et délicieuse truite, servie sur les habituelles salades, tomates, carottes, frites. En fait, la truite est une des spécialités du village. Un côté de la place est bordée d’arcades. On peut voir sur un toit couvert de chaume, des panneaux solaires, que le Chili a adoptés.
À 2525 m d’altitude, le village fut une étape sur le chemin de l’Inca. Nous irons à 3 ou 4 km contempler la lagune Inca Coya, ronde et verte, qui me fit penser aux cénotes mexicains, plus grande néanmoins et moins profonde.
Nous partons pour Calama où nous attend la délicate recherche d’un hôtel et d’un restaurant un dimanche soir ...
— CHUQUICAMATA —
La mine était connue des Incas. Son nom vient de la langue aymara, et désignerait les premiers habitants de la région. Située dans le désert d’Acatama, à une altitude de 2700 à 3000 m, la mine de cuivre à ciel ouvert est non seulement la plus grande du monde, mais elle contient 13% des réserves de cuivre du monde.
Achetée et exploitée par la famille Guggenheim au début du XXe siècle. « Le 15 mars 1952, le Che et son ami Alberto Granado débarquent à la mine de Chuquicamata. Choqué par les conditions de travail inhumaines infligées aux indigènes indiens, le Che a une altercation avec le contremaître ...
On dit que le Che rapporta les faits à Savador Allende, qui nationalisa la mine une fois au pouvoir en 1971 ».
« Elle est aujourd’hui gérée par la société d’état Codelco (Corporación nacional del Cobre de Chile).
Le rendez-vous pour la visite avait été pris une semaine auparavant avec des consignes strictes : pantalons, chemise à manches longues, chaussures fermées ; prendre son passeport. Je ne savais qu’on allait devoir revêtir cet uniforme. Un peu surdimensionné ! Il est vrai qu’on va se rendre au bord de la mine qui fonctionne 24h sur 24, et que la direction prend un luxe de précautions.
Un car nous emmène, à travers la ville des travailleurs et de leur famille (25.000 personnes), fermée en 2007, dans un bureau. Notre guide nous parle, en espagnol, pendant plus d’une heure du ... cuivre. Beaucoup trop long, d’autant qu’on a hâte de voir le gouffre.
C’est phénoménal. Une excavatrice dégage le minerai en formant une nouvelle « marche ».
Ce n’est pas facile de photographier, d’autant que nous sommes sur une plateforme où devons rester. Ce qui n’empêche pas deux personnes de s’approcher de la rampe où circulent les camions, aux roues géantes. Un camion met 20 minutes pour descendre à vide et 1h20 pour remonter avec des tonnes de minerai (400 t parait-il).
Le car nous ramène à Calama et nous reprenons notre auto. Encore une nuit à Calama et demain nous partirons à San Pedro de Atacama, que je tiens, à juste titre pour le « clou » de notre virée.