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    — OFICINA HUMBERSTONE —

     

    — Itinéraire —

    Nous partons d’Iquique, le 26 août, pour visiter Humberstone (1), à 45 km de là. Une fois n’est pas coutume, nous avons prévu un pic-nic (tranches de jambon, de fromage, tomates, fruits et pain) et de l’eau. Nous y passerons la journée, sans voir beaucoup de visiteurs, qui de toutes façons ne font que passer. Le 27 août, on retrouve notre voiture stationnant dans un parking public payant emboutie par un camion. L’aile arrière est enfoncée. La journée se passe en démarches diverses, déclaration aux carabinieros, au bureau correspondant d’Europcar. On se console avec un super bon dîner dans un cadre ravissant — sorte de patio, une rivière au mileu, des arbres, un palmier (du voyageur), les tables autour —. Pour la première fois, (il y en aura d’autres) — c’est une promotion —, on nous offre une bouteille du vin qu’on a bu !

    Nous quittons Iquique le 28 août pour aller dormir à Pica, visitant en cours de route les geoglyphos de Pintados (2). Nous passerons deux nuits à Pica (3) dans un hôtel, dont les tenanciers sont pour le moins loufoques, pour nous rendre au salar de Huasco (4).

    — la carte —

     

    CHRONIQUE CHILIENNE IX

     

     

    — l’histoire—

    Humberstone, qui s’est d’abord appelée La Palma, est la mieux préservée et restaurée de ces villes-fantômes. En face l’Oficina Santa Laura. Ces deux villes sont inscrites au patrimoine mondial de l’humanité. Dans le désert entre Iquique et Calama, (et Antofagasta) il en existe près de 200 complètement dévastées. « Les principales menaces (sont) le pillage, les effets du vent sur les structures en bois et l’érosion du sel sur le métal. » (cf. Gallimard que je vais suivre, après avoir lu et relu le Routard, Lonely planet et wikipedia).

     

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    « À la fin de la Première Guerre mondiale, le marché du nitrate de sodium (= salitre = salpêtre du Chili) s’effondre si brutalement que les villes minières se trouvent abandonnées du jour au lendemain. » De nouveaux produits synthétiques le remplacent.

    À l’origine « les campements de mineurs sont baptisés Oficinas, en référence aux officines des agents qui achètent toute la production d’un périmètre déterminé.» « Extraire en surface le caliche (minerai de nitrate de sodium) à la pioche, le broyer et le vendre à l’oficina. Lorsque le meilleur minerai est épuisé, l’oficina n’a plus qu’à démé-nager. » Depuis la route, on voit des emplacements d’extraction.

    « Dans une ville minière telle qu’Humberstone (qui abrita jusqu’à 5000 habitants), la compagnie possède et contrôle absolument tout. Elle construit des logements, stocke l’approvisonnement, décide de qui peut travailler, combien de temps, à quel tarif et ce qu’il fera de son salaire — les mineurs sont payés en fichas, bons uniquement valables pour les marchandises de la compagnie —»

    Au Musée régional d’Iquique, nous en avons vus de ces fichas, jetons, cartons, morceaux de tissu, valables pour les marchandises du magasin de l’usine, où tout se vendait à prix d’or.

     

    — la ville et les logements —

    Une longue rue bordée de petites maisons restaurées accueille le visiteur. Y ont été déposés de menus objets de la vie quotidienne.

     

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    — le chemin de fer —

    Il se développe en même temps que les villes minières. Pour acheminer le caliche vers les ateliers de transformation sur place, pour transporter le salpêtre ou des voyageurs vers la gare d’Iquique.

     

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    ­— transformation du caliche en salitre

    (c’est à dire du minerai de nitrate de sodium en salpêtre)

    En haut à gauche, extraction du minerai qui est concassé grossièrement, transporté dans une charette tirée par des mules vers l’usine ; le produit fini part vers Iquique. Un bateau dans le lointain l’exportera. En dessous, des affiches des bienfaits du salpêtre, notamment comme engrais.

     

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    À droite : Santa Laura (en haut), Humberstone (au milieu), extraction de l’iode en même temps que le salpêtre.

    Pour faire court, un premier procédé Parada abandonné, puis un procédé Shanks, mis au point ou amélioré par James T. Humberstone, ingénieur chimiste anglais, qui s’installa au Chili, doit intervenir au moment de la lixiviation = lavage. Le minerai est lavé dans de complexes intallations pour dissoudre et éliminer ce qui est soluble (genre NaCl, sel). Au final le salpêtre cristallise (tas blancs). Dans les deux petits tableaux, un train l’emporte vers la gare d’Iquique.

     

    — la place centrale —

    Ombragée par un tamarugo (explication dans la prochaine étape), c’est le cœur de la ville. Une vaste église, un spacieux marché et son horloge, un hôtel « à la façade Art déco », un théâtre et l’ancienne pulperia, magasin général en cours de travaux pour le transformer en hôtel, nous ont dit les ouvriers.

     

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    — le théâtre —

    Sièges en bois, parquet ciré, la scène.

    — l’école —

    Salles de classe, le pupitre est solidaire du banc devant.

     

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    — les maisons non restaurées —

    Bâtis de bois et torchis ou tôle. Les montants des portes et des fenêtres sont soignés.

     

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    —la piscine­—

    « Construite avec le fer récupéré sur un vaisseau naufragé », tout y est, les gradins, le bassin, l’escalier pour descendre, le plongeoir, le bar et les vestiaires.

     

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    — les derniers bâtiments et installations —

    En haut à gauche, l’hôpital, un grand espace d’où émerge au loin, le théâtre, un bel édifice, que longe une galerie, comportant plusieurs salles dédiées aux réclames concernant l’utilisation du nitrate de sodium et un cours de tennis.

     

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    — l’usine—

    Sa haute et emblèmatique cheminée se voit de loin et domine tous les ateliers. Ne manquez pas la deuxième photo à gauche : les pompiers.

     

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    à suivre