• À LA DÉCOUVERTE DU NORDESTE (II)

    LA PROVINCE DE MISIONES EN ARGENTINE

    LES MISSIONS PARAGUAYENNES

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NORDESTE (II)

     

     

    POSADAS

             Nous quittons Puerto Iguazú, un matin, pour Posadas. Notre bus part à 10h. Nous arrivons vers 15h au terminal de la gare routière, à 3km du centre de la ville. La température est tropicale (31°-32°).

             Posadas, capitale de la province, très décriée par les guides, nous plaît bien. La place centrale du 9 juillet est plantée de grands et beaux arbres. Presque tous ces arbres, y compris ceux qui bordent les rues, hébergent des sortes d’orchidées parasites, et même un cactus. Le long de la place, une cathédrale assez hideuse, et un joli bâtiment rose, la maison du gouvernement. Beaucoup de boutiques, des cafés et des restaurants. Les rues sont larges, sans être démesurées.

             Nous nous baladons, le nez au vent — c’est le cas de le dire car il souffle un vent violent— et nous arrivons au bord du Paraná, que franchit un long pont. D’un côté l’Argentine, de l’autre le Paraguay.

     

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             Statue de 15m de haut, d’un héros guarani, le commandant général Andres Guacurari y Artigas —nom de son père adoptif— des Provinces de Misiones (fin 18e-début 19e siècle). Il a contribué à l’émancipation de l’Amérique latine. Une statue grandeur nature a été récemment élevée, en son honneur, avenue du 9 juillet à Buenos-Aires.

     

             En fin de journée nous faisons des démarches pour retenir le bus cama premium (on y est complètement allongé) de Posadas à Buenos-Aires, pour le surlendemain. Nous tentons aussi de savoir comment aller visiter les missions jésuites guarani du Paraguay, délaissant pour l’heure San Ignacio en Argentine.

     

    ENCARNACIÓN (PARAGUAY)

     

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             Pourvus de quelques renseignements assez flous, nous partons avec un bus de la ville qui traverse le Paraná, frontière entre les deux pays, sur le long pont. Sortir du bus, douane sortie Argentine, remonter dans le bus ; quelques mètres plus loin, sortir du bus, passer la douane du Paraguay. Là, les choses se corsent car il faut changer des pesos argentins, qui ne valent pas grand chose en Argentine et encore moins ailleurs (nous l’avions déjà constaté lors de notre incursion au Brésil) et surtout nous ne connaissons pas les tarifs des bus et des entrées pour aller sur les sites. Dans le hangar de la douane, bien cachée dans un couloir, sans que rien ne l'annonce, nous découvrons l'officine du tourisme. 

             Il y a un bout de rue où, sur un trottoir taluté, et sous leur parasol, sont installés une douzaine de changeurs. Nous convertissons quelques pesos argentins contre des guaranis : le plus petit billet est de 5000 guaranis et on n'a pas une demi-bouteille d'eau pour le prix. Dans un autre endroit, entre deux arbres, sont pendues des garnitures d'autos devant des vendeurs assis. Le plus drôle c’est qu’il y en a plein (des vendeurs).

             Et nous reprenons le fameux bus ou le suivant toujours avec le même ticket jusqu'au terminal de la ville. Changement de bus et recherche d'un bus qui va aux "ruinas". Trente kilomètres plus loin, nous sortons à Trinidad. Nous quittons la route principale pour une petite route, qui traverse un village de petites maisons individuelles. Puis nous arrivons sur le site.

     

    SANTÍSIMA TRINIDAD DEL PARANÁ

    (PROVINCE D’ITAPÚA)     

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NORDESTE (II)

     

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NORDESTE (II)

    Les dernières lignes du panneau à droite sont légendées en guarani. Maisons des Indiens, arcades, clocher, église primitive.

              Superbe et gigantesque endroit gazonné ! Tout est bâti en pierre, les maisons des indiens, les maisons des pères et des chefs indiens, autour d’un espace vert (le cloître), des arcades, un clocher isolé (campanario) une église primitive, une plus grande et des champs (huerta). Nous rodons et nous nous régalons. Il y avait trois ou quatre personnes, quand nous sommes arrivés ; rapidement il n’en reste plus qu’une.

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NORDESTE (II)

    Patrick arpente l’espace du cloître ; la grande église, ses sculptures, les frises des anges musiciens, une chaire et un bassin.

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NORDESTE (II)

    Maisons familiales identiques, bordées de portiques permettant de s’abriter du soleil et de la pluie et Chantal

     

    LES MISSIONS JÉSUITES

    UNE EXPÉRIENCE SOCIALE UTOPIQUE 

    (extraits du guide Michelin)

             À partir du 16e siècle un des principaux objectifs de la conquête espagnole est l’évangélisation des populations indigènes. Arrivés en Argentine en 1585, les Jésuites dénoncent le système esclavagiste mis en place par les colons. Ils fondent une trentaine de missions (7 au Brésil, 8 au Paraguay et 15 en Argentine) qui ne sont pas seulement des centres religieux, mais des unités politiques et économiques indépen-dantes. On y fabriquait des livres, des instruments de musique, des objets de cuir, de bois, de métal, de la céramique, destinés, en partie, à l’exportation.

             Les Jésuites apprennent le guarani, langue officielle des missions et respectent le pouvoir des caciques (chefs de tribus).

             Les hommes s’occupent des tâches agricoles et artisanales, les femmes des enfants, de la cuisine etc ...

             Tous prennent part aux tâches religieuses et artistiques. Deux types de terre coexistent : l’aba mbaé (ce qui appartient à l’homme), propriété privée d’une famille (une parcelle de terre est attribuée à chaque nouveau couple) et le tupa mbaé (ce qui appartient à Dieu), propriété collective sur laquelle les Indiens sont tenus de travailler deux jours par semaine. Le produit de cette dernière appartient à la communauté et sert à approvisionner l’église, les écoles et le coti-guazú (maison des veuves et des orphelins). Toutes les activités, religieuses, sociales et économiques étaient parfaitement réglées.

             Le développement des missions jésuites se poursuit durant un siècle, du milieu 17e au milieu 18e siècle. Les Jésuites sont expulsés en 1767.