• À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VI)

     

    PURMAMARCA 

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VI)

           Nous sortons de Salta par la RN 9 qui part de Buenos-Aires et monte vers la Bolivie. Le premier panneau, que nous rencontrons affiche 1611 km. Nous nous dirigeons vers San Salvador de Jujuy : 70 km de tournants serrés. La route traverse une forêt dense et vert sombre. Les branches des arbres sont colonisées par des sortes d'orchidées parasites d'où pendent de longues lianes leur faisant comme des barbes de prophète. Impossible de s'arrêter pour prendre une photo, d'autant plus que des vaches, des chevaux se baladent au ras de la route de chaque côté, et des poules ... Ce n'est pas la première fois que nous voyons du bétail si près d'une route. J'ai cru qu'une vache allait lécher le capot de la voiture, comme elle tendait la tête au-dessus du bitume...

             Après Jujuy, il nous reste environ 65 km pour arriver à Purmamarca.

     

                                               

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VI)

     

             L'hôtel est ravissant. Tout le village, à 2190 m d'altitude, est dominé par des montagnes aux riches couleurs : c'est le début de la Quebrada de Humahuaca[1].

                                               

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             Au centre, une place. Tout autour de la place et dans toutes les rues qui y mènent sont étalés, pendus ou pliés des tapis, des tentures tissées, des écharpes, des besaces, des chapeaux et des bonnets. Nous achetons deux grands tissages pour le bateau. Les grands (près de 2 m) sont plus rares ; les métiers à tisser sont assez courts et produisent des tentures de 1,60 m-1,80 m. Patrick prend les mesures en tendant ses bras au-dessus de sa tête avec le tapis. Puis nous acquérons une besace et un bonnet pour moi.

                                              

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             Sur un des côtés de la place, un enclos en adobe chaulé enferme l'église Santa Rosa de Lima, datant de 1648. C'est l'une des plus anciennes d'Argentine. Jolie charpente en bois de cardón. Très utilisé dans le village, le bois de cactus se retrouve dans les charpentes des maisons, les portes et même un banc.

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VI)

     

             Nous déambulons dans les rues de terre battue, que sillonnent voitures et cars locaux en soulevant des nuages de poussière. Les maisons basses en adobe sont serrées les unes contre les autres. C'est un village typiquement andin.

             Des tribus andines ont constitué une confédération d'ethnies d'agriculteurs comme les Humahuacas proprement dits, les Uquías, les Purmamarcas, les Tilcaras (différents des Diaguitas). Elles se sont illustrées dans le domaine du tissage et de la poterie. Les Incas, pendant le siècle de leur domination, leur ont apporté des techiques d'irrigation et d'agriculture. La RN 9, du moins jusqu'à Salta, suit le tracé du Chemin de l'Inca, qu'ils ont construit pour traverser leur empire. Ils leur ont aussi légué une langue, le quechua.  

                                                

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VI)

            

             En fin de journée, nous montons au cimetière. De petites constructions s'élèvent de 2 ou 3 étages sur 2 ou 3 rangs, empilant des niches de la taille d'un cercueil. Le rocher est trop dur à entailler pour y creuser des tombes. Les fleurs en papiers font des notes de couleur, alors que descend le soir amenant le brouillard.

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VI)

     

     


    [1] « Classée au patrimoine de l'humanité par l'Unesco depuis 2003, cette longue faille — une quebrada est une vallée encaissée — parallèle à la chaîne des Andes,  encadre le Rio Grande. Elle s'étire sur plus de 150 km.(...). Si sa valeur réside dans la splendide beauté de ses paysages, c'est aussi pour son patrimoine humain et culturel qu'elle fut choisie », d'après le Guide Michelin.