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    QUILMES 

                              

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite III)

     

    La route

             Les ruines de Quilmes sont à 55 km de Cafayate par la RN 40.  C'est le point le plus au sud que nous atteindrons sur cette route, souvent piste, à 4290 km de la Patagonie. Par la suite, depuis cet endroit nous nous dirigerons vers le nord.

          Un panneau de signalisation, dessinant un creux, prévient du passage d'un rio. Le bitume laisse, alors, la place à une surface béton-née, qui doit résister au torrent de pierres et de boues dévalant des flancs de la montagne. Un seul était traversé par l'eau d'un mince rio, à l'allée. Je pensais m'y tremper les pieds, au retour, mais il avait ... disparu.

                                      

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite III)

     

    Le site

             Un des plus importants site archéologique préhispanique d'Argen-tine, peuplé à partir de 800 par des indiens diaguita ou calchaqui. Farouches guerriers, très endurants, ils ont résisté héroïquement à la conquête inca au 15e s puis à celle des espagnols, ces derniers menèrent, contre les indiens, les guerres calchaquies entre 1530 et 1665. Cent trente ans de résistance où se sont illustrées, entre autres, les tribus calchaquis, autour de Cachi (province de Salta) et tout particulièrement les diaguita de Quilmes (province de Tucuman). 

             Ils ont payé très cher leur rébellion : en 1665, 260 familles furent déportées; elles ont été obligées de parcourir 1200 km à pied en direction de Buenos Aires et ont été employées pour la construction de la métropole. Au sud de la capitale, à une vingtaine de km, une ville porte le nom de Quilmes ainsi qu'une bière locale. 

             Dominant la vallée, la ville, adossée à une colline, s'étage en terrasses, où se dresse une multitude de cactus candélabres fascinants. Cité sacrée pour les indiens quilmes, il y sont les seuls guides.

             À l'entrée, plantées derrière des mortiers, des pancartes, en espagnol et en quechua, héritage des incas, nous accueillent ainsi qu'un petit sanctuaire, pyramide de pierres, où déposer des offrandes. 

     

                   

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite III)

                     

     

     

             Ville de 3000 habitants, elle contrôlait une population de 10 000 personnes aux alentours. Témoignage d'une belle organisation urbaine et sociale : on remarque des zones communes, des enclos, des restes de maisons et de rues. Les chefs ou caciques séjournaient sur les hauteurs.

             Depuis le sommet de la colline, nous surplombons l'ensemble des ruines bien ordonnées. Une grande partie non fouillée, est envahie de cardones, du plus bel effet, se détachant sur fond de montagnes. 

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite III)

     

             Quelques photos de cardones, pour le plaisir ! Dépouillé de sa chair verte, il reste un squelette, le bois de cactus. Découpé en minces et courtes planches, il est utilisé pour couvrir des charpentes notamment, confectionner des plateaux, des boites, participer à un décor de portes, comme nous le verrons au cours de notre voyage. 

     

                             

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite III)

     

     

             Amaicha, à 10 km au sud de Quilmes, était aussi peuplé d'indiens diaguita. « En 1716, ils obtinrent le droit de posséder des terres et de les administrer de façon communautaire. En 1994, suite aux recomman-dations de l'ONU sur les droits des peuples indigènes, l'Argentine a modifié sa constitution, ouvrant la voie aux revendications de terre par les indiens. Pour Amaicha, l'administration communautaire du territoire existait déjà.  À Quilmes, 14 hameaux se revendiquent aussi comme une communauté intégrée à une "nation" diaguita plus large », d'après le guide Michelin. 

             Cherchant l'embranchement de la piste menant à Quilmes, nous l'avons dépassé et pris le suivant. Il était indiqué, rincon de Quilmès, un ces fameux hameaux : des maisons individuelles, des enclos, des voitures, des chevaux, des enfants ... 

     

                             

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite III)

     

     


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    VALLE CALCHAQUIES


        Nous quittons Cachi pour Cafayate : Un peu plus de 170 km de piste sur la RN 40, le long du rio Calchaqui, qui a donné son nom à cette vallée.
        De hauts massifs montagneux, où s'accrochent encore des nuages, s'étagent dans les lointains, et la piste paraît bien grise. Puis elle s'éclaire sous le ciel devenu bleu. Surgissent deux lamas blanc dans un enclos.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite II)


        Des rochers rouge semblent barrer la piste, puis c'est un chaos de rocs. On découvre une barre rocheuse dont on devine bien la formation : on a son évolution sous les yeux. C'était probablement un mont dont la partie à droite et son extrémité gauche ont été érodées (vent et pluie). D'après ce que l'on comprend, il n'est resté du mont que la partie centrale, encadrée par ce roc dénudé assez dur. Tous les 5 km environ est signalé un téléphone, Patrick est allé voir.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite II)

     


        À partir d'Angastaco, la piste s'encastre dans la Quebrada de las Flechas. Il y a quinze ou vingt millions d'années, d'anciens blocs se sont soulevés. Les parties exposées au vent et à la pluie (toujours le même phénomène) ont été sculptées en aiguilles et en flèches.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite II)

     


        10 km plus loin, la formation géologique a façonné de grandes dalles, très colorées, plaquées les unes à côté des autres.
        De l'autre côté du rio Calchaqui se profilent les pentes rouge sombre de la sierra del León Muerto, que nous retrouverons bordant la Quebrada de las Conchas, quelques jours plus tard.


    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite II)


        Nous sommes à 25 km de Cafayate, le but de cette journée. La route goudronnée file entre les vignes plantées dans cette vallée d'altitude, autour de 1650 m. Des Jésuites, venant du Chili, les ont importées au début du 17e siècle. Nous croisons des cavaliers qui rentrent dans leur bodega, domaine viticole. Des vins très réputés, rouges, les malbec, cabernet-sauvignon, syrha, merlot sont produits dans ces grandes propriétés, ainsi que le blanc exclusivement argentin, le torrontés.

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite II)


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    CACHI

    La route
               

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite I)


        De bon matin, ce jeudi 7 août, nous cherchons longuement la route pour Cachi. Nous finissons par comprendre qu'il n'y a pas de route directe depuis Salta et qu'il faut sortir par la RN 68 qui mène à Cafayate. Effectivement, au bout d'une quarantaine de km s'affiche sur la droite la direction de Cachi.
        Il a fait très beau jusqu'à présent, mais aujourd'hui une pluie fine s'est mise à tomber, qui se transforme très vite en brouillard. La piste est d'autant plus rude, que la visibilité est quasi nulle : pas plus de six mètres devant la voiture, et quasiment rien de part et d'autre. Les virages sont très serrés quand nous attaquons la montée de la cuesta del Obispo (côte de l'Évêque), toujours sans rien voir. Parfois, émergent du brouillard une vache, en train de paître (?) sur le bas-côté, des poules ... Il doit y avoir des fermes, des villages. À défaut d'habitations, nous apercevons un cimetière et de loin en loin nos premiers cactus candélabres, les cardones.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite I)



        Chemin faisant, le brouillard se lève peu à peu. Nous roulons momentanément sur une route recouverte de bitume. Nous nous arrêtons dans un champ de cactus cierges, où serpente un sentier planté de panneaux explicatifs malheureusement peu lisibles. Un coin de ciel bleu se dessine, puis se précise au-dessus des montagnes qui nous entourent.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite I)

       

        Aux tournants, succède un tronçon de route parfaitement rectiligne sur une vingtaine de km : le recta de Tin Tin. Il suivrait le tracé du chemin de l'Inca — Qhapac Ñan— probablement une voie secondaire qui se dirigeait vers le Chili, puisque l'axe principal de 6000 km relie la Colombie au nord de l'Argentine. Jusqu'à Salta, la RN 9, que nous prendrons plus tard dans notre périple, est parallèle à une partie de ce chemin royal. Depuis juin 2014, certains de ses vestiges archéologiques sont inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Mais revenons à nos moutons qui s'avèrent être ... un lama silhouetté sur un panneau de signalisation.
        À cinq km de Payogasta, une fascinante montagne nous barre la route : à l'arrière plan les hautes cimes dominent un relief tabulaire tourmenté. Au fur et à mesure que nous nous en rapprochons, les sommets s'effacent et seul paraît le relief tabulaire. C'est dans ce village de Payogasta que nous rencontrons la célèbre piste RN 40, qui traverse l'Argentine jusqu'à la Patagonie, et dont le panneau nous apprend que nous nous trouvons à 4505 km de l'extrémité sud du pays.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite I)


        La ville
        Les nuages plombant le ciel nous empêche d'apprécier pleinement la petite ville, ces rues pavées, ces trottoirs comme faits de plaques d'ardoises, si hauts qu'il y a souvent des marches pour y monter. On imagine les trombes d'eau qui doivent s'abattre sur la ville, à la saison des pluies, et dévaler ses rues en pente. Le rio Calchaqui surgit au bout de l'une d'elles; c'est déjà la campagne.
        Nous dînons dans un très bon restaurant dont je n'ai pas noté le nom, fascinée que j'étais par son très joli plafond en bois de cactus,  comme dans l'église, d'après le guide, à la pharmacie et chez le boucher nous dit le tavernier.
        Nous retournons à notre hôtel, El Cortijo, belle propriété ancienne et rénovée.

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite I)