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    SALINAS GRANDE

    TILCARA  

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VII)

     

           Nous empruntons la RN 52 pour aller à Salinas Grande depuis Purmamarca, où il y a encore un peu de brouillard. Il se dissipe au fur et à mesure que l'on monte vers le col à 4170 m. La route bien asphaltée décrit d'amples virages. Nous dépassons des camions transportant des rambardes de pont qui doivent aller au Chili.

                                               

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VII)

     

             Les montagnes sont couvertes de petites touffes d'une végétation jaunâtre ; c'est de domaine de la Puna, l'altiplano argentin, et des vigognes.

               

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VII)

     

             Puis nous apercevons le salar de Salinas Grande, qui s'est formé il y a dix millions d'années à partir d'un lac salé, non marin. Trait d'une blancheur éblouissante au loin. Nous nous arrêtons sur un parking au bord du salar, où quelques indiens emmitouflés, car il fait froid, dressent de petit étals d'objets en sel. De l'autre côté de la route, devant un bâtiment en briques de sel, d'autres indiens vendent des souvenirs.

                                                

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VII)

     

             Le soleil nous chauffe agréblement et nous marchons un peu. Nous profitons d'une table et de sièges taillés dans le sel pour nous prendre en photo.

                                             

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VII)

     

             De même, dans le bâtiment en briques de sel, sont installés des tables et des bancs, attendant d'éventuels visiteurs. Mais seuls deux ou trois voitures stationnent sur le parking.

             Dans la mesure où cette blancheur fait penser à de la glace, je ne peux m'empêcher de penser l'espace de quelques secondes, que ça va fondre. Il n'en est rien bien sûr. D'ailleurs une réserve de briques est installée à l'extérieur.

                                               À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VII)

     

             Nous reprenons la route et nous déjeunons à Purmamarca, au même endroit que la veille. Je voulais prendre encore quelques photos, mais le ciel est un peu couvert. Nous nous arrêtons dans une sorte de salon de thé pour achever notre repas par un dessert, en buvant un café accompagné d'un gâteau dont les Argentins ont le secret.

             Je tiens à acheter un écheveau de laine (de lamas ?) brute, poilue et vert amande. Rentrée à Paris, je la laverais et je la sècherais, je la mettrais en pelote. J'achèterais même des aiguilles à tricoter (près du marché Saint-Pierre, à Montmartre) où se trouve une très grande mercerie.

             Retrouvant la RN 9, nous partons vers Tilcara, but de notre journée. Sous nos yeux se matérialise la Quebrada, longue faille que parcourt le Rio Grande, complètement à sec. Les petits buissons d'herbes jaunes, en rangs parallèles, et des graviers révèlent son lit.

                                            

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VII)

     

             Puis nous longeons la fameuse palette du peintre à Maimara.

    « La composition géologique des strates sédimentaires de la Que-

    brada est très diverse et donne une fantastique variété de

    couleurs déterminées par la teneur du sol en minerais, fer,

    cuivre, manganèse ».

                                                        

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VII)

     

              Arrivée à Tilcara. L'hôtel prévu a eu un problème, nous partons chercher le « Rincon de fuego », que nous avons du mal à trouver car les numéros de la rue ne se succèdent pas dans l'ordre. Le coin du feu, porte bien son nom, puisqu'après un petit tour en ville, nous nous installons dans le salon auprès de la cheminée. La nuit est tombée et il fait froid. Pour dîner nous avons repéré un restaurant « el nuevo progeso ». Le choix est heureux. C'est le meilleur restaurant de tout notre périple. De la recherche dans les plats (carpaccio de lama), viande délicieuse (une première !), bons vins (ça c'est une constante en Argentine) et ... du feu dans la cheminée. Nous reviendrons dormir à Tilcara au retour.

                              

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VII)

      

                                      

     

                                      

     

     


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    PURMAMARCA 

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VI)

           Nous sortons de Salta par la RN 9 qui part de Buenos-Aires et monte vers la Bolivie. Le premier panneau, que nous rencontrons affiche 1611 km. Nous nous dirigeons vers San Salvador de Jujuy : 70 km de tournants serrés. La route traverse une forêt dense et vert sombre. Les branches des arbres sont colonisées par des sortes d'orchidées parasites d'où pendent de longues lianes leur faisant comme des barbes de prophète. Impossible de s'arrêter pour prendre une photo, d'autant plus que des vaches, des chevaux se baladent au ras de la route de chaque côté, et des poules ... Ce n'est pas la première fois que nous voyons du bétail si près d'une route. J'ai cru qu'une vache allait lécher le capot de la voiture, comme elle tendait la tête au-dessus du bitume...

             Après Jujuy, il nous reste environ 65 km pour arriver à Purmamarca.

     

                                               

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VI)

     

             L'hôtel est ravissant. Tout le village, à 2190 m d'altitude, est dominé par des montagnes aux riches couleurs : c'est le début de la Quebrada de Humahuaca[1].

                                               

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VI)

     

             Au centre, une place. Tout autour de la place et dans toutes les rues qui y mènent sont étalés, pendus ou pliés des tapis, des tentures tissées, des écharpes, des besaces, des chapeaux et des bonnets. Nous achetons deux grands tissages pour le bateau. Les grands (près de 2 m) sont plus rares ; les métiers à tisser sont assez courts et produisent des tentures de 1,60 m-1,80 m. Patrick prend les mesures en tendant ses bras au-dessus de sa tête avec le tapis. Puis nous acquérons une besace et un bonnet pour moi.

                                              

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VI)

     

             Sur un des côtés de la place, un enclos en adobe chaulé enferme l'église Santa Rosa de Lima, datant de 1648. C'est l'une des plus anciennes d'Argentine. Jolie charpente en bois de cardón. Très utilisé dans le village, le bois de cactus se retrouve dans les charpentes des maisons, les portes et même un banc.

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VI)

     

             Nous déambulons dans les rues de terre battue, que sillonnent voitures et cars locaux en soulevant des nuages de poussière. Les maisons basses en adobe sont serrées les unes contre les autres. C'est un village typiquement andin.

             Des tribus andines ont constitué une confédération d'ethnies d'agriculteurs comme les Humahuacas proprement dits, les Uquías, les Purmamarcas, les Tilcaras (différents des Diaguitas). Elles se sont illustrées dans le domaine du tissage et de la poterie. Les Incas, pendant le siècle de leur domination, leur ont apporté des techiques d'irrigation et d'agriculture. La RN 9, du moins jusqu'à Salta, suit le tracé du Chemin de l'Inca, qu'ils ont construit pour traverser leur empire. Ils leur ont aussi légué une langue, le quechua.  

                                                

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VI)

            

             En fin de journée, nous montons au cimetière. De petites constructions s'élèvent de 2 ou 3 étages sur 2 ou 3 rangs, empilant des niches de la taille d'un cercueil. Le rocher est trop dur à entailler pour y creuser des tombes. Les fleurs en papiers font des notes de couleur, alors que descend le soir amenant le brouillard.

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite VI)

     

     


    [1] « Classée au patrimoine de l'humanité par l'Unesco depuis 2003, cette longue faille — une quebrada est une vallée encaissée — parallèle à la chaîne des Andes,  encadre le Rio Grande. Elle s'étire sur plus de 150 km.(...). Si sa valeur réside dans la splendide beauté de ses paysages, c'est aussi pour son patrimoine humain et culturel qu'elle fut choisie », d'après le Guide Michelin. 


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    la quebrada de las conchas 

     

           Nous quittons Cafayate en direction de Salta par la RN 68. Au bout d'une vingtaine de km, la route qui longe le rio de Las Conchas à gauche, est suplombée de sierras rouges, à droite. Nous nous enfonçons, à pied, par un rio à sec dans cette gorge magnifique, décrétée réserve naturelle.

                               

     

     

             De grands lacs ont déposé des sédiments, teintés de rouge par l'oxyde de fer, formant ces sierras, parallèles à la Cordillère des Andes. On y a découvert des coquilles fossiles, qui ont donné leur nom à la Quebrada.

             En poursuivant notre chemin nous nous arrêtons sur deux sites successifs, la pyramide et le mirador des Trois Croix.

     

      

     

             Puis, c'est le site de l'amphithéâtre. On y voit bien les couches sédimentaires successives entassées les unes sur les autres, où ont ruisselé, il y a des millions d'années, des cascades d'eau douce créant ce cirque, à l'étonnante accoustique. Un groupe chante à pleine voix. Est-ce l'hymne argentin ? Cela nous dispense de nous y essayer ...

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite V)

     

             Dernier arrêt dans la Quebrada au lieu dit la Gueule du Diable, de formation identique à celle de son voisin, mais son fond est ouvert sur d'autres espaces.

             Une ravissante indienne a installé un étal avec des colifichets, des aimants portants les signes des quatre éléments et des sifflets de terre cuite, les ocarina, instrument musical précolombien originaire de Cuzco (Pérou). Ce qui me rappelle que de récentes fouilles archéo-logiques de l'Université de Salta ont découvert un tronçon du Camino del Inca, à quelques mètres de la RN 68 à un endroit appelé Las Ventanas, que nous n'avons pas cherché.  

     

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite V)

     

             Il nous reste encore de la route à faire d'ici Salta et de plus nous avons faim !

             Nous nous arrêtons à la « Posta de las cabras », le lieu des chèvres, entre les km 88 et 89. Bâtiment allongé, joli décor local et délicieux déjeuner : une assiette de diverses entrées, que nous partageons avec une bière, de bons empenadas (petits pâtés farcis de viande, jambon ou fromage) et une sorte d'apfelstrudel en dessert. Patrick choisit une tarte au chocolat avec une couche de dulce de leche (confiture de lait très sucrée) ...

             L'arrivée sur Salta est un peu longue et ennuyeuse, avec la traversée de ces villes, El Carril, La Merced et Cerillos, par lesquelles nous étions passées, il y a 5-6 jours en partant pour Cachi.  

     

                                        

    À LA DÉCOUVERTE DU NOROESTE (suite V)